AXA IM privilégie le risque malgré le regain de volatilité

Les actions européennes et japonaises sont toujours privilégiée sur fond de politiques monétaires durablement accommodantes.

Jocelyn Jovène 15.09.2015
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L’équipe de gestion diversifiée d’AXA Investment Managers estime que la croissance économique mondiale devrait se poursuivre, même si les marchés émergents constituent aujourd’hui une menace. Elle considère qu’il est encore opportun de privilégier les actifs risqués (actions européennes et japonaises, obligations périphériques).

« Les marchés et nous-mêmes avons sous-estimé l’effet de contagion de la Chine sur les autres marchés émergents », a concédé Maxime Alimi au cours d’une réunion mardi à Paris. « Il y avait jusqu’ici une croyance dans la qualité du policy-mix », a-t-il ajouté, mais la gestion du krach boursier par les autorités chinoises a gravement réduit leur crédibilité.

Dans l’ensemble, le risque d’un « hard landing » chinois n’est pas le scénario central d’AXA IM. Mais les experts du gestionnaire estiment qu’un ralentissement de 100 points de base du rythme de croissance de la Chine représenterait une perte de 60 points de base pour la croissance mondiale. Et l’impact de la Chine serait bien plus grand sur les émergents (de l’ordre de 1 pour 1) que pour les pays développés (de l’ordre de 0,2 pour 1).

Pour Serge Pizem, les marchés ont de nouveau intégré le fait que la Chine est « une boîte noire », mais cela ne conduit pas le gérant à revoir dramatique son allocation d’actifs.

L’intervention de la Banque centrale européenne devrait se poursuivre au-delà de septembre 2016, son terme initial, en raison d’une inflation encore trop basse par rapport à son objectif. Pour aller au-delà, AXA IM s’attend à ce que l’institution monétaire privilégie d’accroître la maturité des obligations qu’elle achète.

Ce contexte devrait être favorable aux actions de la zone euro. En revanche, le gérant maintient une sous-pondération aux obligations souveraines, en raison de la faiblesse des primes de risque, et a une vue neutre sur le crédit, car « la hausse des spreads apporte encore de la valeur » et le taux de défaut devrait rester bas.

Contrairement à de nombreux investisseurs, qui continuent d’avoir une exposition importante au cash, l’allocation d’actifs d’AXA IM est sous-pondérée en liquidités.

Les experts du gestionnaire d’actifs s’attendent à ce que la Fed remonte ses taux directeurs modestement dès la réunion de septembre (16-17 septembre), mais la banque centrale américaine prendra le soin de ne pas provoquer une correction désordonnée sur les marchés financiers, comme ce fut le cas au printemps 2013.

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.