Comparer les ETF : Actions Russie

A Paris trois fonds passifs dédiés au marché russe sont cotés. Le pays souffre des tensions géopolitiques, des sanctions européennes et du repli du cours des matières premières. Mais il pourrait être un risque payant.

Valerio Baselli 04.08.2015
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On ne peut certainement pas dire que les actions russe ont donné satisfaction ces derniers temps. Par exemple, l'indice MSCI Russia a sous-performé le MSCI Emerging Markets sur un, trois et cinq ans, avec de surcroît une volatilité plus élevée (sur la base de données en euros, au 31 juillet 2015).

Malgré une surperformance depuis le début de l’année en euros, les actions russes se négocient actuellement avec une décote importante par rapport au reste des actions émergentes, avec un ratio moyen cours sur résultats des 12 mois passés de 8 contre 14,5 pour le benchmark.

Le rebond russe se fait dans un contexte toujours tendu. La dépendance de la Russie aux exportations d’énergie et son incapacité à diversifier son économie et à l'intégrer dans le paysage mondial rendent le pays extrêmement vulnérable au cycle des matières premières. L'effondrement des prix du pétrole dans la seconde moitié de 2014 a causé un véritable choc. On estime que la Russie a besoin d'un prix du pétrole égal ou supérieur à 100 $ le baril pour afficher un budget public à l’équilibre.

Le resserrement monétaire en réponse à l'effondrement du rouble - plus de 40% par rapport au dollar au cours des deux dernières années - a rendu le crédit plus cher, aggravant encore la confiance des entreprises et pesant sur la demande intérieure. Les tensions géopolitiques après l'annexion de la Crimée en Mars 2014 avaient déjà conduit à des sanctions économiques. Cela a augmenté la prime de risque du marché boursier et a poussé à la hausse les coûts d'emprunt pour les banques et sociétés russes. Les effets de la baisse des prix de l’énergie et l’impact des sanctions devraient devenir plus apparents cette année et l'année prochaine, entraînant une contraction du PIB.

A court et moyen terme, le rendement des actions devraient rester volatil, en l'absence d'un véritable redémarrage de la croissance économique. La Russie est un terrain dangereux pour les investisseurs qui n’ont pas une grande tolérance au risque.

Toutefois, un certain nombre de catalyseurs pourraient faire du pays un investissement tactique attrayant. Les valorisations sont très basses et une éventuelle reprise des prix de l'énergie constituerait un levier important. Sur le long terme, cependant, pour se développer vraiment la Russie doit engager de nombreuses réformes de structure et renforcer son intégration avec les économies développées.

L’offre française

Trois ETF négociés à la Bourse de Paris donnent accès aux actions russes, comme on peut le voir dans le tableau ci-dessous.

Les différences de performance peuvent être parfois importantes. Les raisons sont de plusieurs ordres : commissions, prêt-emprunt de titres, mais surtout des différences dans l’indice répliqué, liées à la prise en compte ou non des dividendes – ce qui se traduit par des différences de noms des indices répliqués. Ainsi, apparaît un acronyme à la fin du nom de l’indice: TR, NR ou PR. Ces définitions indiquent la manière dont les indices sont calculés. Cliquez ici pour en savoir plus.

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A propos de l'auteur

Valerio Baselli

Valerio Baselli  est éditorialiste sénior chez Morningstar.