SEB prête à lancer un fonds « green bonds »

La société de gestion suédoise prevoit de commercialiser en France un fonds obligataire « vert » d’ici un mois. Le marché croît, mais il y a encore des zones d’ombre.

Valerio Baselli 14.04.2015
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« On travaille pour finaliser le processus nécessaire à la commercialisation en France et donc on espére lancer un fonds green bonds (obligations vertes) dans quelques semaines », tel est l’objectif du gérant suédois SEB affiché par Christopher Flensborg, responsable produits financiers de développement durable au sein de son département obligataire au cours d’une conférence de presse ce mardi à Paris.

« Le marché des fonds communs de placement en France voit des acteurs très grand et il n'y a pas beaucoup de place pour de nouvelles offres », a-t-il ajouté. « Toutefois, nous pensons que ce domaine particulier a devant lui d'excellentes opportunités de croissance dans les années à venir, car nous croyons qu’il répond à une demande spécifique des investisseurs. »

Un marché en hausse, mais en quête de repères

Le marché des green bonds s’élève actuellement à 59 milliards de dollars et a vu 36 milliards de nouvelles émissions en 2014 selon Bank of America Merrill Lynch. Cet univers comprend maintenant environ 300 obligations émises dans 19 pays et libellées en 23 devises. Si les émissions de « green bonds » ont été modestes au cours du premier trimestre 2015, deux récentes opérations initiées par TerraForm et Vestas indiquent qu’elles continuent à gagner du terrain au sein des entreprises privés.

Aujourd'hui, il n’existe toujours pas de définition claire de ce qu’est une obligation verte. « Il est important de préciser qu’une obligation ‘éthique’ n’est pas nécessairement verte. Il s’agit d’un sous-ensemble des obligations du type ‘ISR’ (Investissement Socialement Responsable) ou ‘ESG’ (Environmental, Social and Governance) », a expliqué Marianne Gut, gérante au sein de l’équipe obligataire.

« Nous sélectionnons les obligations à travers un cadre précis, qui implique cinq piliers, mais la chose la plus importante pour nous est qu'il faut y avoir un projet environnemental clair et transparent derrière le financement », a-t-elle ajouté.

Harmoniser la mise en œuvre des émissions d’obligations vertes c’est l’objectif des principaux acteurs du secteur, dans le but d'être comparable à d'autres fonds obligataires. Même difficulté pour le choix de l'indice de référence, car aujourd’hui il y en a plusieurs (parmi lesquels on trouve des fournisseurs comme BofAML, MSCI, Barclays ou encore S&P), mais les paramètres avec lesquels ils sont construits ne sont pas homogènes.

« Nous croyons que d’ici 18 à 24 mois, il y aura des règles communes plus claires, même sur des paramètres plus techniques tels que la réduction des émissions provenant du charbon », a affirmé Christopher Flensborg. Ce qui devrait permettre au marché de décoller.

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A propos de l'auteur

Valerio Baselli

Valerio Baselli  est éditorialiste sénior chez Morningstar.