Areva: perte record, nouvelles restructurations

Le groupe nucléaire va étudier des mesures pour renforcer ses fonds propres.

Jocelyn Jovène 04.03.2015
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Areva a clôturé l'exercice 2014 sur une perte nette de 4,83 milliards d'euros, liées en grande partie à des dépréciations d'actifs et à des mesures de restructuration.

Le consensus des analystes tablait en moyenne sur une perte nette de 3,27 milliards d'euros.

La perte de valeur des activités nucléaires atteint 1,46 milliard d'euros, à quoi s'ajoutent 938 millions d'euros de dépréciations d'actifs d'impôts différés.

Les pertes additionnelles à terminaison sur les chantiers EPR atteignent 1,1 milliard d'euros, dont 720 millions d'euros au titre du projet EL3 en Finlande.

Le groupe a également déprécié la valeur de ses activités dans les énergies renouvelables, ce qui se traduit par une perte de valeur de 557 millions d'euros - ces activités ayant vocation à être cédées.

Au cours de l'exercice 2014, le chiffre d'affaires d'Areva a diminué de 8% à 8,34 milliards d'euros, tandis que le résultat opérationnel est ressorti à -2,65 milliards d'euros contre un profit de 34 millions d'euros en 2013.

Hors pertes de valeur, le groupe nucléaire enregistre une perte opérationnelle ajustée de 1,15 milliard d'euros.

Dans un communiqué de presse, Areva indique tabler sur une baisse organique des ventes allant jusqu'à 5% cette année, tandis que le cash-flow net, hors plan de compétitivité, atteindrait entre -1,7 et -1,3 milliard d'euros.

Le groupe espère dégager un cash-flow opérationnel positif en 2017 et un cash-flow net positif en 2018. 

Un plan d'économies de 1 milliard d'euros à l'horizon 2017 est annoncé sur la base des coûts annuels de 2014, ainsi que la recherche de mise en place des meilleures pratiques dans le domaine de l'ingénierie nucléaire et la refonte de la relation avec EDF, principal client d'Areva.

"L’ensemble de ces mesures vise à redonner à AREVA la capacité d'atteindre dans les 3 ans un niveau de marge au moins comparable à celui de ses principaux concurrents sur les différents marchés dans le monde", note le groupe nucléaire.

En matières de financement, le groupe va amplifier son programme de cession d'actifs, se montrer plus sélectif sur ses investissements. Il indique qu'il "étudie également les modalités d'un renforcement adéquat de ses fonds propres", sans donner d'indications plus précises à ce stade.. 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.