Attention danger ! La corrélation entre classe d’actifs remonte

Depuis quelques semaines, la corrélation entre classe d’actifs financiers augmente, ce qui pourrait être le prélude à des temps plus perturbés pour les investisseurs.

Jocelyn Jovène 06.02.2015
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Depuis quelques semaines, la corrélation entre classe d’actifs financiers augmente, ce qui pourrait être le prélude à des temps plus perturbés pour les investisseurs.

C’est en particulier le cas de la corrélation entre actions et obligations gouvernementales, notent l’équipe de stratégie de Société Générale dans une note aux investisseurs datée du 30 janvier.

La tendance est même à la hausse depuis le début de la crise de la dette publique en zone euro. Elle atteint des niveaux historiquement élevés sur la série calculée par la banque (laquelle remonte en 2006 – graphique).

Source : SG Cross Asset Research

Observant le recul de la corrélation entre les obligations gouvernementales de la zone euro et les autres obligations souveraines, la banque note : « La corrélation entre les actions de la zone euro et le taux de change EUR/USD est maintenant en territoire négatif. Tout ceci montre que le QE a un impact sur le prix des actifs. »

La remontée de la corrélation est problématique pour tous les investisseurs, puisqu’elle signifie qu’il est plus difficile de trouver des sources de diversification du risque dans la gestion au quotidien de leur portefeuille.

C'est ce que montre l'indicateur suivant, calculé par la société de gestion quantitative YCAP Asset Management.

 « Quand un marché a la capacité de gagner 8%, il peut aussi perdre 8%. L’exceptionnel fonctionne dans les deux sens », rappelle Lionel Tangy-Malca, Président d’YCAP Asset Management.

L’action des banques centrales, notamment de la BCE, a créé un mur de liquidités. Ces liquidités doivent trouver à s’investir dans des projets industriels, qui tardent à prendre de l’ampleur, note le gérant.

Si cette situation perdure, elle peut donner naissance à des bulles qui finiront par éclater.

En outre, les investisseurs, confrontés à une chute des rendements, sont contraints d’aller sur des classes d’actifs de plus en plus risquées. La contre-partie du QE, c’est « une moindre possibilité de diversification », note Lionel Tangy-Malca.

Au final, l'augmentation de la corrélation entre classes d'actifs est plutôt une mauvaise nouvelle pour les investisseurs. Elle devrait les inciter à la plus grande attention dans la gestion de leur portefeuille.

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.