Etats-Unis : les rachats d’actions toujours populaires

Les sociétés cotées devraient retourner 1.109 milliards de dollars à leurs actionnaires l’an prochain, estime Goldman Sachs.

Jocelyn Jovène 07.11.2014
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Le manque de visibilité persistant sur la vigueur de la croissance économique mondiale devrait conduire de nombreuses entreprises américaines à adopter une attitude plus équilibrée entre l’investissement dans leur outil productif, la R&D, les acquisitions et la redistribution de capitaux à leurs actionnaires.

Dans une étude datée du 6 novembre, Goldman Sachs estime qu’en 2015, les sociétés composant l’indice S&P 500 devraient accroître de 12% à 2.279 milliards de dollars l’utilisation de leur trésorerie. Sur ce total, 1.109 milliards de dollars iront aux rachats d’actions (707 milliards) et au versement de dividendes (402 milliards).

La part investie dans l’outil productif atteindra 740 milliards de dollars, celle allant à la recherche et aux rachats d’entreprises sera de respectivement 235 et 195 milliards de dollars, ajoute Goldman Sachs.

« Bien que nous anticipions une évolution graduelle vers l’investissement pour la croissance et les fusions-acquisitions au fur et à mesure que la confiance dans la reprise s’accroît, la popularité des dividendes et des rachats d’actions devrait persister, en particulier compte tenu des risques posés par des économies en difficultés en Europe et en Asie », écrit la banque dans son étude.

« La tendance à la surperformance des entreprises qui privilégiaient les rachats d’actions s’est brièvement interrompue cette année lorsque les investisseurs ont commencé à récompenser les sociétés qui augmentaient l’investissement dans leur outil productif, mais les inquiétudes sur la croissance mondiale ont remis les rachats d’actions au goût du jour », ajoute la banque.

Les entreprises américaines sont de plus en plus confrontées au problème de la bonne allocation de leur capital.

Selon Goldman Sachs, la trésorerie des entreprises atteindrait 12% des actifs des sociétés non financières (chiffre qui se compare à une moyenne historique de 6,7% depuis 1978), ce qui explique la multiplication des cas où des investisseurs activistes s’invitent au capital de certains groupes pour exiger qu’ils aient une politique plus active de « retour de cash » aux actionnaires.

Toutefois, certains observateurs se sont récemment inquiétés de la multiplication de ce type d’opérations, en particulier lorsqu’elles sont financées par un recours à l’endettement. Au 31 octobre, 422 des sociétés composant l’indice S&P 500 avaient des programmes de rachats d’actions, dont une centaine représentait plus de 5% de leur capitalisation boursière.

 

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.