Alken AM optimiste sur l'évolution des résultats des entreprises européennes

Marc Festa, co-gérant et associé chez Alken Asset Management, fait un point sur l'évolution récente des marchés et la gestion du fonds.

Jocelyn Jovène 17.10.2014
Facebook Twitter LinkedIn

Marc Festa, co-gérant du fonds Alken European Opportunities (noté "Silver" par les analystes de Morningstar) et associé chez Alken Asset Management, fait un point sur l'évolution récente des marchés et la gestion du fonds.

Quelle est votre analyse de la correction boursière récente ?

« L’ampleur et la rapidité de la baisse des marchés nous ont surpris. L’ampleur de la baisse des marchés (12% de repli en 10 jours, avec les cycliques qui ont chuté de 20-30%) nous semble excessive.

La correction en elle-même n’est pas vraiment une surprise. Depuis l’été, nous avions observé un ralentissement macro-économique en Allemagne, qui est relativement impactée par la crise ukrainienne. Et nous en avions tiré les conséquences dans notre gestion en cédant ou en réduisant nos positions sur plusieurs titres (BMW, E.On, Commerzbank).

Fin juillet, les exportations de l’Allemagne vers la Russie étaient en repli de 30%. Or elles représentent 2% du PIB allemand, ce qui signifie un impact de quelques points de base sur la croissance allemande, qui s’est avéré décevante par la suite.

A cela s’ajoutent des événements de marché spécifiques, comme l’abandon de l’offre d’AbbVie sur Shire qui a causé des pertes importantes chez plusieurs hedge funds et a déclenché des appels de marge. Cela a sans doute contribué à accélérer le mouvement de baisse ces derniers jours.

Au niveau des flux, nous avons observé une intensification des sorties des marchés actions européens. D’après nos informations, la moitié des flux collecté depuis début 2013 ont été rapatriés par des investisseurs américains.

Beaucoup d’intervenants ont une vue très positive sur le dollar et pensent que la parité avec l’euro sera atteinte entre la fin de l’année et dans six mois. Nous ne partageons pas cette analyse. » 

Quelles sont vos anticipations en matières d'évolution des résultats des entreprises en Europe ?

« La baisse de l’euro et la chute des matières premières, et notamment du pétrole, nous rendent optimistes sur l’évolution des résultats des entreprises en Europe.

La chute du pétrole est une très bonne nouvelle pour des sociétés comme Ryanair, dont l’avantage concurrentiel s’est renforcé.

La situation macro-économique un peu moins bonne va sans doute se traduire par plus d’avertissements sur résultats (cas aujourd’hui de Rolls-Royce). Mais cela devrait rester concentré sur certains segments de la cote (certains fabricants de biens d’équipement par exemple). »

Quelles ont été les évolutions récentes du fonds ?

« Nous nous sommes renforcés sur certaines valeurs cycliques dans la correction. Nous avons également accru notre exposition à des valeurs domestiques européennes, peu exposées au risque macro-économique global, en particulier dans le secteur de la consommation discrétionnaire que l’on aime bien. Parmi ces valeurs, nous avons privilégié des titres comme Talk Talk, Sports Direct ou Ryanair.

Nous avons à l’inverse réduit nos positions sur des titres allemands et sur les valeurs bancaires. Nous avons également soldé notre position dans Eurotunnel, qui devrait pâtir de la concurrence des compagnies de ferries, aidées par la chute des cours du pétrole. »

Pouvez-vous faire un point sur la collecte et la décision de le rouvrir à de nouveaux investisseurs ?

« La politique d’ouverture et de fermeture des fonds vise à maîtriser la croissance des encours de la société. Lorsque nous avons fermé le fonds à de nouveaux investisseurs, nous jugions que la croissance des encours devenait trop rapide, en raison de l’attrait très fort des investisseurs pour les actions européennes.

A l’inverse, nous rouvrons nos fonds Alken European Opportunities et Alken Absolute Return Europe car depuis cet été, l’intérêt accordé aux actions européennes est moindre. Nous pensons que la situation se normalise.

Notre gestion a connu peu de décollecte. Les encours ont atteint un pic entre mi-avril et début mai, à 9,4 milliards d’euros d’actifs sous gestion. Nous sommes aujourd’hui à 8,6 milliards. 80% de la baisse s’explique par l’impact du marché, 20% par les sorties de flux. »

 

Facebook Twitter LinkedIn

Valeurs citées dans l'article

NomValeurVariation (%)Notation Morningstar
AbbVie Inc162,54 USD0,54Rating
Alken European Opportunities A279,33 EUR-0,06Rating
Frasers Group PLC776,00 GBX-2,33
Getlink SE15,23 EUR-0,13
Rolls-Royce Holdings PLC397,80 GBX-2,21Rating
Ryanair Holdings PLC20,12 EUR-0,79

A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.