Le marché aime de nouveau les mauvaises nouvelles

La Bourse anticipe une poursuite des injections de liquidités de la Fed et a rebondi en ignorant des nouvelles économiques et des résultats peu dynamiques.

Robert Johnson, CFA 28.10.2013
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Avec un rapport de l'emploi sans relief et des publications de résultats mitigées, Wall Street reste fermement convaincu que la Fed attendra au moins mars 2014 avant de voir une nouvelle hausse des taux d'intérét et une réduction des achats d'actifs.

Les éléments relevés précédemment, l'absence de données claires, les effets de l'arrêt du gouvernement, le changement à la tête de la banque centrale et l'organisation d'une prochaine réunion du comité de politique monétaire semblent aller dans ce sens.

Actions et obligations ont fortement progressé la semaine dernière, aux Etats-Unis et dans le reste du monde. Les investisseurs ont fait mine d'ignorer des publications de résultats décevantes, en particulier ceux de Caterpillar. Pour la Bourse, les mauvaises nouvelles ne le sont pas.

Les informations sur l'économie mondiale n'ont pas non plus affecté les marchés. La Chine semble resserrer à nouveau les conditions d'accès au crédit, retirant de la liquidité et provoquant un bond des taux - en réaction à la hausse des prix de l'immobilier et des investissements. Heureusement, la perspective d'un krach semble moins sévère que celui observé au printemps dernier.

Les indicateurs avancés (PMI) ont fait apparaître une modeste amélioration, à 50,9 contre 50,2, cela n'est pas un chiffre significatif. En outre, un nombre croissant d'analystes spécialistes du secteur technologique, dont ceux de Morningstar, évoquent un ralentissement continu des ventes en Chine. Ce qui explique pourquoi la Bourse chinoise n'a pas participé au rallye observé ailleurs dans le monde.

Chiffres de l'emploi décevant

Le rapport sur l’emploi américain a montré que l’économie n’a créé que 148.000 emplois au cours du mois de septembre, très en-dessous du consensus à 185.000, mais pas très loin de notre prévision (160.000).

L’Etat et les gouvernements locaux ont eu deux mois bien orientés qui ont masqué la moindre croissance de l’emploi dans le secteur privé (avec seulement 126.000 nouveaux emplois créés, contre une moyenne sur un an de 185.000). La hausse des composantes emploi des indicateurs avancés n’a pas créé l’illusion, puisque seulement 1.000 emplois ont été créés dans le secteur manufacturier. L’autre explication de l’écart est la fausse impression faite par la baisse des inscriptions hebdomadaires au chômage durant septembre. Avec le recul, ces chiffres étaient en partie dus aux problèmes de traitement des données en Californie et pas réellement une baisse effectivement des inscriptions.

Sur un an, la croissance de l’emploi se situe autour de 2%. Le monde ne s’écroule pas autour de nous, mais la reprise n’accélère pas non plus. A l’évidence, les statisticiens ont toujours du mal à traiter correctement les effets de saisonnalité qui affectent les chiffres de l’emploi.

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A propos de l'auteur

Robert Johnson, CFA  Robert Johnson, CFA, is director of economic analysis with Morningstar.