Statu quo surprise de la Fed

"L'exit strategy" de la banque centrale américaine est renvoyée à plus tard. Wall Street atteint de nouveaux plus hauts.

Jocelyn Jovène 18.09.2013
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A la surprise générale, la Fed a décidé de ne pas baisser dès ce mois-ci la réduction de ses achats d'actifs, qui se montent à 85 milliards de dollars tous les mois - le marché anticipait une réduction de l'ordre de 10-15 milliards de dollars.

L'annonce provoque un rebond des marchés d'actions à un nouveau record pour l'indice S&P 500, tandis que le rendement des bons du Trésor à 10 reculait de 10 points de base à 2,75%.

Cette décision est motivée par l'absence de signaux suffisants d'une amélioration de l'activité économique aux Etats-Unis.

"Le comité a décidé de disposer de plus de preuves que les progrès se poursuivront avant d'ajuster le rythme de ses achats", indique la banque centrale dans son communiqué. L'institution s'inquiète en outre de l'augmentation du coût de l'argent, lequel pourrait casser la reprise de l'activité, notamment dans le secteur de l'immobilier - l'un des deux piliers de la richesse des ménages américains, avec les actions.

Dans la présentation de ses prévision économiques, la banque centrale a abaissé son estimation de croissance pour 2013 entre 2% et 2,3% (contre une précédente fourchette entre 2,3% et 2,6%) et pour 2014 entre 2,9% et 3,1% (contre 3%-3,5%). Ses prévisions en matière d'inflation et de chômage évoluent peu.

Au cours d'une conférence de presse, Ben Bernanke a affirmé que l'action de la Fed, et notamment la sortie de sa politique d'assouplissement quantitatif, était "liée" à l'amélioration de la conjoncture.

En abaissant ses prévisions de croissance, la banque centrale justifie donc le report à une date ultérieure de son "tapering" (la réduction des achats d'actifs). Ce faisant, cette décision risque d'échoir au successeur de Ben Bernanke.

Là encore, le retrait de Larry Summers de la course à la présidence de la Fed dimanche dernier a remis en selle Janet Yellen, considérée comme plus favorable à la poursuite d'une politique accommodante.

Les investisseurs devront donc faire preuve de patience. Et la réaction positive des Bourses, qui espéraient une clarification de la politique de la Fed, pourrait être de courte durée.

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.