Bon gré, mal gré, la croissance reste faible

Optimistes et pessimistes fourbissent leurs arguments, mais l'économie américaine ne fait gère de progrès.

Robert Johnson, CFA 04.08.2013
Facebook Twitter LinkedIn

Les dernières statistiques économiques ont donné à boire et à manger aux optimistes et aux pessimistes.

Les premiers ont été quelque peu abattus en voyant le ralentissement de la croissance de l'emploi, la baisse des dépenses de construction, des ventes de logements existants décevantes et une croissance des ventes dans les centres commerciaux sous les 2,5%.

Les pessimistes ont été contrariés par une publication du PIB bien meilleure que prévu (même si elle inclut des éléments de faiblesse), un très bon rapport sur l'ISM manufacturier et la baisse du nombre de demandeurs d'emploi.

Les ventes automobiles et les prix de l'immobilier sont toujours sur une tendance positive, sans toutefois donner des arguments très solides à l'un ou l'autre camp. La Réserve fédérale ce mois-ci n'a pas non plus aidé les uns ou les autres, sa communication n'ayant quasiment pas changé. Pourtant, la croissance économique américaine est maintenant caractérisée de modeste, pas de modérée, avec la mention d'une inflation en-deçà de l'objectif.

La croissance collée à 2%

Dans l'ensemble, l'économie semble figée sur un trend de croissance de 2%, sans faire de progrès dans l'une ou l'autre direction. Sur les six premiers mois de l'année, l'activité a été plus faible que prévu (1,1% au premier trimestre puis 1,7% au deuxième trimestre), même si les données de l'économie réelle (production manufacturière, consommation, emploi) semblent dépeindre une amélioration de la situation, en phase avec un trend de 2%.

Il y a beaucoup de bizarreries dans le rapport sur le PIB américain qui en diminuent la pertinence pour évaluer la solidité de la croissance. La chute des exportations d'or, une demande de services publics volatile, et la déconnexion entre les dépenses publiques pour certains biens et le moment où ces biens sont réellement produits constituent trois exemples de facteurs pouvant affecter le calcul du PIB. Toutefois, aucun de ces facteurs n'a d'impact réel sur l'emploi ou la production.

Accélération au second semestre

Pour atteindre 2% de croissance sur l'année, il suffira que l'activité se rapproche des 2,5% et 3% de croissance aux troisième et quatrième trimestre respectivement. Cela constitue un pas de géant par rapport au premier semestre, la fin de la détérioration des exportations au deuxième trimestre et l'impact moindre des réductions de dépenses publiques devraient permettre à l'économie d'atteindre de tels rythmes de croissance (si rien n'est changé dans la manière de calculer le PIB). Malheureusement, ces éléments n'ayant pas eu d'impact sur l'emploi au cours du premier semestre, ils ne devraient pas non plus en avoir au cours du second.

MOTS-CLEFS
USA
Facebook Twitter LinkedIn

A propos de l'auteur

Robert Johnson, CFA  Robert Johnson, CFA, is director of economic analysis with Morningstar.