Nominations pour les prix Gérants de l'Année

Voici la liste des nominés pour la quatrième édition des prix Gérants de l’année organisée par Morningstar en Europe.

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Nos analystes en Europe se sont rassemblés pour identifier les gérants qui selon eux sont les meilleurs. Les gérants nominés doivent non seulement avoir enregistré une très bonne année 2012 mais surtout démontrer une excellente capacité à bien servir les investisseurs sur le long terme. Seuls les gérants dont les fonds ont reçu une Note des Analystes Morningstar positive, Gold, Silver ou Bronze, sont éligibles à ce prix. Les fonds qui ont reçu une Note des Analystes Morningstar positive ont été soumis à une évaluation rigoureuse basée sur nos cinq piliers de méthodologie. Au-delà de la performance, nous prenons en compte la qualité des équipes de gestion, la solidité du process utilisé pour gérer le fonds, la qualité de la société de gestion – y compris la façon dont elle traite les investisseurs dans ses fonds – et les frais supportés par les investisseurs.

Ces trois dernières années, nous n’avions décerné que deux de ces prestigieuses récompenses en Europe : Gérant de l’année Actions Europe ; Gérant de l’année Actions Internationales. Cette année, nous décernerons également un prix Gérant de l’année Obligations Euro.

Les gérants nominés par notre équipe d’analystes européens sont les suivants. Les gagnants seront annoncés à la Morningstar Investment Conference Europe à Vienne le 14 mars 2013.

Gérant de l’année : Actions Européennes

Gérant : Nigel Bolton

Nominé pour les fonds : BGF European (Note des Analystes Morningstar : Silver), BGF European Focus (Note des Analystes Morningstar : Silver)

Depuis son départ de SWIP pour BlackRock en début 2008, Bolton a constitué l’une des équipes les plus solides sur cette classe d’actifs. Si la contribution de ses collègues est à souligner (leur nom apparaît sur ces deux fonds), il est clairement la pièce maîtresse de cette équipe. La clef de ce succès est la loyauté qu’il a su inspirer à son équipe, 6 membres qui l’ont d’ailleurs suivi lorsqu’il est parti de SWIP en 2008. Il a réorganisé astucieusement l’équipe lorsqu’il est arrivé chez BlackRock, en donnant des responsabilités analytiques aux gérants, en leur attribuant des secteurs et en établissant un unique processus de recherche pour l’ensemble de l’équipe.

Ce même processus est rigoureux mais pas dogmatique. Bolton recherche des entreprises avec une bonne capacité à générer des bénéfices à moyen/long terme et ce à prix raisonnable, mais s’intéresse aussi à des situations plus « value » de restructuration ou de redressement. Le gérant et son équipe ont également fait preuve de compétence dans leur gestion globale des risques, notamment dans l’environnement macroéconomique et boursier actuel. Cela a permis aux fonds de surperformer leurs pairs de façon étonnante dans la catégorie « Europe Large-Cap Blend Equity » dans des années aussi hétérogènes que 2008 ou 2009. En 2012, les deux fonds se classent dans le premier quartile de leur catégorie.

Gérant : Matthias Born

Nominé pour le fonds : Allianz Euroland Equity Growth (Note des Analystes Morningstar : Silver)

Matthias Born n’a pas géré le fonds Allianz Euroland Equity depuis très longtemps (il a repris la gestion du fonds en octobre 2009). En revanche, la bonne performance du fonds sous son mandat lui permet de compenser largement son manque d’expérience. Born a rejoint Allianz en 2001 et a forgé une solide expérience en gérant des portefeuilles d’actions européennes et allemandes de 2002 à 2007 aux côtés de Frank Hansen, l’un de nos gérants préférés en Europe sur les petites et moyennes capitalisations. Depuis 2007, il a également géré Concentra, un fonds d’actions allemandes grandes capitalisations se classant dans le premier quintile jusqu’à fin 2012.

Born suit une approche de sélection de valeurs marquée par l’achat de sociétés de qualité avec un fort potentiel de croissance structurelle. De façon admirable, il reste focalisé sur ce qu’il fait de mieux : il ne dévie pas de son approche en allant vers des sociétés de moindre qualité lorsque le marché les favorise, ni ne recule lorsque son approche n’est plus au goût du jour. Il est aussi véritablement actif dans sa gestion, avec un niveau d’ « active share » entre 60 et 75% sur les trois dernières années. Néanmoins, son focus sur des sociétés de grande qualité a également permis à Born de garder le niveau de risque de baisse du fonds bien en deçà de celui des autres fonds de la catégorie, générant ainsi une excellente performance ajustée du risque pendant tout son mandat. Son conservatisme ne l’a pas pénalisé en période de hausse, bien au contraire : le fonds est même classé dans les 5% les plus hauts par rapport à ses concurrents chaque année calendaire sous son mandat.

Gérant : Jorik van de Bos

Nominé pour le fonds : Kempen European Dividend Fund (Note des Analystes Morningstar : Gold)

Lorsque Jorik van den Bos est passé d’ING à Kempen en 2006, il amené avec lui deux membres de son équipe précédente ainsi qu’une stratégie éprouvée sur les titres à haut dividende. En effet, le processus que Jorik a construit lui-même a des paramètres clairs, lui permettant d’être répliqué aisément, et a été appliqué de façon pertinente. Ven den Bos limite son horizon d’investissement aux titres ayant un rendement du dividende d’au moins 2,5% sans pour autant construire un portefeuille de titres de mauvaise qualité ayant une politique de rémunération des actionnaires avantageuse. Il se focalise au contraire sur la soutenabilité de la politique de dividende en utilisant des analyses de scénario et en évaluant plusieurs facteurs tels qu’une structure de capital saine, l’évolution des cash flows, les avantages compétitifs et la croissance des dividendes. D’autre part, van den Bos rééquilibre le gros de son portefeuille chaque trimestre afin de limiter l’exposition aux risques de valorisation et à certains risques spécifiques.

Sans surprise, le fonds a eu des années 2007 et 2008 difficiles mais a depuis surperformé les autres fonds de la catégorie « Morningstar Europe Large-Cap Value Equity », notamment en se classant dans le premier quintile en 2010, 2011 et 2012. Ce n’est pas un hasard si van den Bos a également fourni de solides résultats pendant son mandat sur son autre fonds dividende global chez ING de 2001 à 2005. Le succès indéniable de ce gérant est donc beaucoup plus qu’un simple feu de paille.

Gérant de l’année : Actions Internationales

Gérant : Kristian Falnes & Equipe

Nominé pour le fonds : SKAGEN Global

Le gérant principal Kristian Falnes a repris la gestion du fonds en 2010 mais ce n’est pas vraiment un nouveau venu. En effet, il a géré avec succès SKAGEN Vekst, un fonds d’actions internationales avec un biais important sur la Norvège, de 1997 à 2010. Il applique en outre la même approche « value » qui a permis à SKAGEN, basé à Stavanger, de bâtir au fil du temps sa réputation méritée d’investisseurs de bon sens. Il reçoit le soutien des co-gérants Torkell Eide et Sören Christensen. Comme pour tous les fonds SKAGEN, Falnes cherche des entreprises qu’il considère sous-évaluées, généralement car elles ne sont pas populaires ou pas suffisamment analysées par le marché. Etre bon marché ne suffit pas cependant, il doit exister un catalyseur qui conduira le marché à reconnaitre la valeur que Falnes et son équipe voient. Ces catalyseurs peuvent évoluer dans le temps, tout comme la thèse d’investissement initiale. Ils détiennent Samsung depuis 10 ans par exemple, et pendant ce temps, cette entreprise est passée d’un statut de producteur « low cost » à celui de leader sur plusieurs segments de marché.

Dans leur quête de situations décotées, Falnes et son équipe ont fait preuve d’une grande détermination, et les marchés émergents se sont révélés un terrain de chasse fertile. Les investissements du fonds sur les marchés émergés sont en effet nettement plus élevés que pour ses pairs. Ceci étant dit, c’est loin d’être un pari à haut béta sur les marchés émergents. Une grande partie de la valeur ajoutée à long terme a en effet été tirée par la sélection de titres dans les marchés développés. La volonté de l’équipe d’être patiente avec les noms impopulaires et de s’aventurer sur les marchés émergents implique des risques supérieurs à la moyenne, mais pour les investisseurs qui partagent cette approche patiente, la récompense est évidente : sous la gestion de Falnes jusqu’à présent, le fonds a surperformé la moyenne de ses pairs de 3 points de pourcentage par an, notamment avec une performance dans le premier quintile en 2012. La performance sur 10 ans, bien que majoritairement bâtie par d’autres, a été obtenue avec le même process, et dépasse la moyenne de la catégorie de 10 points de pourcentage par an.

Gérant : Rajiv Jain

Nominé pour les fonds : Vontobel Emerging Markets Equity (Note des Analystes Morningstar : Silver), Vontobel Global Value (Note des Analystes Morningstar : Bronze)

Rajiv Jain a fait de ces deux fonds des havres de stabilité. Il gère le fonds Vontobel Global Value Equity depuis sa création en 2005 (rejoint par le co-gérant Matthew Benkendorf en 2008) et le fonds Vontobel Emerging Market Equity depuis 1997. Tout au long de sa carrière, il a suivi un process rigoureux et réplicable, fondé sur la recherche « bottom up », et a démontré sa capacité à sortir du lot. Il recherche des sociétés en croissance régulière, avec une comptabilité transparente, une stratégie compréhensible, et une gouvernance d’entreprise impeccable. Il en résulte un portefeuille de 45-60 titres avec un biais qualité qui permet de limiter l’exposition des fonds au cycle économique, et les rend moins sensible aux dynamiques « risk-on » » risk-off » que leurs pairs respectifs.

La bonne exécution de cette stratégie orientée vers la qualité a permis de limiter le risque de baisse des deux fonds par rapport à leurs concurrents. En 2008 par exemple, Global Value Equiy a perdu en moyenne 7 points de pourcentage de moins que les fonds de sa catégorie tandis que l’écart fut de 10 points pour Emerging Market Equity. Cette stratégie peut souvent se retrouver à la traine quand ce sont les actions de moindre qualité qui rebondissent, comme ce fut le cas pour les deux fonds en 2009. Néanmoins, sur le long terme, les investisseurs ont été largement récompensés : Global Value Equity a surperformé la moyenne de sa catégorie de 4,5 points de pourcentage sous la houlette de Jain, tandis que le fonds Emerging Market Equity a surperformé de 3,82 points de pourcentage par an. Nous sommes impressionés par la capacité de Jain à dégager de la surperformance tout en limitant les pertes, rendant ce fonds plus facile à conserver par les investisseurs pendant un cycle de marché.

Gérants : Charles Macquaker, Roy Leckie & Equipe

Nominés pour le fonds : BNY Mellon Long-Term Global Equity (Note des Analystes Morningstar : Silver)

Charles Macquaker et Roy Leckie sont responsables de l’équipe de gestion de Walter Scott, basé à Edimbourg, mais c’est une gestion véritablement collégiale et les recommandations des analystes sur les titres doivent être approuvées par l’ensemble de l’équipe avant d’être intégrées dans le portefeuille. L’équipe de 21 membres est organisée autour du fonds d’actions internationales avec des analystes divisés en trois zones géographiques distinctes : Amérique, Europe, et Australasie. L’équipe recherche des sociétés avec des caractéristiques de croissance régulières plutôt que des sociétés en forte croissance, moins matures ou avec des business de moindre qualité. A cette fin, ils mettent l’accent sur des ratios de dette/action faible et des stratégies durables en plus de la croissance. Le portefeuille en résultant est généralement composé de noms bien établis tels que Microsoft et Colgate-Palmolive.

Pour une stratégie orientée croissance, ce fonds a admirablement protégé le capital des investisseurs pendant les périodes de baisse, ne perdant que 8% en 2008 en contraste total avec la perte de 25% en moyenne des fonds de la catégorie. Le corollaire est une participation plus modérée aux périodes de forte hausse, mais sur le long terme, le fonds a confortablement surperformé ses pairs et l’indice MSCI World. Comme pour le fonds de Jain, nous pensons que la faible volatilité de la performance de ce fonds le destine à un usage en cœur de portefeuille.

Gérant de l’année : Obligations Euro

Gérant: Andrew Balls

Nominé pour le fonds: PIMCO GIS Euro Bond (Note des Analystes Morningstar: Silver)

Andrew Balls n’a repris les rênes du fonds PIMCO GIS Euro Bond qu’en février 2009, mais travaille chez PIMCO depuis 2006, où il faut partie du comité d’investissement qui définit les grandes lignes stratégies de l’ensemble des fonds de la gamme. Il est également responsable de l’équipe de gestion européenne de la société, un poids-lourd du marché obligataire. L’approche en place sur ce fonds reflète le style PIMCO, qui consiste à prendre des paris de long terme, basés sur une vision macroéconomique à 3-5 ans, et complétés par une analyse « bottom-up » pour la sélection des émetteurs. Conformément à la philosophie PIMCO, la construction du portefeuille respecte globalement la composition de l’indice de référence, mais Balls conserve une certaine flexibilité pour transposer, au sein du portefeuille, les vues « top down » de l’équipe. Par exemple, la vision positive sur les marchés émergents au cours des dernières années s’est traduite au sein du portefeuille par un pari, de taille raisonnable, sur cette région. De la même manière, le gérant n’a pas hésité à conserver une nette surexposition aux obligations privées, y compris la dette financière, depuis 2008.

Sous la houlette de Balls, le fonds a délivré une performance exemplaire, qui a bénéficié de l’engouement des marchés pour les obligations privées et celles des pays émergents. Cela étant dit, ce fonds ne se résume pas à son biais constructif sur le crédit. Par exemple, au cours de la 1e moitié de l’année dernière, et jusqu’aux annonces de la BCE au mois d’août 2012, l’équipe avait plutôt réduit le niveau de risque du portefeuille, estimant que les valorisations devenaient de moins en moins attractives dans un contexte de volatilité élevée et de croissance molle.

Le fonds a surperformé ses concurrents chaque année calendaire depuis 2009. Depuis la prise de fonctions de Balls, la part E (destinée aux investisseurs « retail ») a délivré 8,21% en rythme annualisé, éclipsant de loin les 4,93% de l’indice Citi EuroBig EUR, et la performance de 5,21% de la catégorie Morningstar Obligations EUR Diversifiées. La performance du fonds en 2012 a été de 13,86%, contre 10,74% pour l’indice et 9,45% pour la moyenne de la catégorie, le fonds ayant bénéficié principalement de son exposition à la dette financière.

Gérants: Paul Causer et Paul Read

Nominés pour le fonds: Invesco Euro Corporate Bond (Note des Analystes Morningstar: Silver)

Paul Causer et Paul Read apportent un niveau d’expérience et une continuité remarquables à la gestion de ce fonds. Les deux co-responsables de l’équipe obligataire d’Invesco Perpetual gèrent ensemble des fonds depuis 1995 et ont chacun plus de 25 ans d’expérience sur les marchés obligataires. Ils sont responsables de ce fonds d’obligations privées en euros depuis mars 2006, sur lequel ils emploient la même approche flexible et basée sur des considérations macroéconomiques qui a déjà fait ses preuves sur les autres fonds de la gamme. Ils sont prêts à afficher de fortes convictions lorsqu’ils trouvent qu’un segment de marché est nettement sous-valorisé : par exemple, en 2011, le fonds a souffert de sa surpondération sur les financières, mais les gérants sont restés convaincus du bien-fondé de ce positionnement qu’ils jugeaient prometteur en rendements futurs.

Un tel degré de flexibilité pourrait être dangereux entre les mains d’une équipe moins expérimentée, mais Causer et Read ont démontré leur capacité à l’utiliser à bon escient et au profit des investisseurs, dans des conditions de marché variées. Depuis son lancement et jusqu’à fin juin 2012, le fonds a devancé la moyenne de catégorie de 3,23 points de pourcentage par an, une marge exceptionnelle pour cette classe d’actifs. En 2012, le fonds a bénéficié du fort rebond d’un grand nombre d’émetteurs financiers qui avaient souffert en 2011. Il a ainsi délivré 20,34%, se classant dans le 1er décile de la catégorie Morningstar Obligations Privées EUR.

Gérants: Tanguy Le Saout & Cosimo Marasciulo

Nominés pour les fonds: Pioneer Funds Euro Aggregate Bond (Note des Analystes Morningstar: Silver), Pioneer Funds Euro Bond (Note des Analystes Morningstar: Bronze)

Tanguy Le Saout est responsable de l’équipe obligataire européenne de Pioneer et nous pensons qu’une grande partie des succès remportés par cette équipe est attribuable à ses talents. Il a notamment mis en place un système de budget de risque qui permet de s’assurer que les analystes et gérants disposent d’une certaine flexibilité pour mettre en place leurs paris, mais dans le cadre de limites précises. Le Saout a travaillé aux côtés du co-gérant Cosimo Marusciulo depuis plus de 12 ans. Ce tandem applique une vision principalement « top down » qui permet de définir dans un premier temps l’allocation entre les obligations privées et publiques, la sélection pays, et le positionnement en duration. Même s’ils ne dérogent pas à leur budget de risque total, les gérants sont prêts à prendre des paris en dehors de l’indice. Par exemple, le fonds peut afficher une exposition marginale aux devises et aux taux d’intérêt hors de la zone euro.

Récemment, à partir du dernier trimestre 2011 et jusqu’en octobre 2012, l’équipe a choisi de surpondérer la dette des pays périphériques.

Les paris mis en place par les gérants ont été payants sur le long terme. Depuis son lancement en mars 2008 et jusqu’à fin 2012, le fonds Pioneer Euro Aggregate Bond a délivré 6,82% en rythme annualisé, surperformant la catégorie Obligations EUR Diversifiées de 2,91 points de pourcentage par an, et son indice Barclays Euro Aggregate Bond de 1,27 points de pourcentage. En 2012, le fonds a fait jeu égal avec son indice, mais il s’est situé dans le premier tiers de sa catégorie.

Même si le fonds Pioneer Euro Bond, comme beaucoup d’autres fonds d’obligations gouvernementales en euros, a légèrement sous-performé son indice JPM EMU sur le long terme, il a nettement devancé ses concurrents depuis la prise de fonctions des gérants en mars 2004 et jusqu’à fin 2012 (4,26% annualisés contre 3,52% pour la catégorie).

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A propos de l'auteur

Christopher J. Traulsen, CFA  Christopher J. Traulsen, CFA, is a senior analyst with Morningstar.com. He would like to hear from you, but cannot give financial advice.